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Campagne du Soldat Pierre BRETON

14éme Régiment d'Infanterie

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Pierre BRETON est appelé le 6 octobre 1909 et gagne le 107ème Régiment d'Infanterie basé à Angoulème. Il arrive le dit jour comme 2ème classe.

Il passe au 12ème Escadron du Train des Equipages Militaires le 1er octobre 1910. Il est nommé conducteur ordonnance le 11 mai 1911.

Il est envoyé en disponibilté le 24 septembre 1911. Un certificat de bonne conduite lui est accordé.

Il fait une période au 12ème escadron du 2 au 24 avril 1913.

Il est rappelé le 1er août 1914 et gagne le 107ème Régiment d'Infanterie, basé à Angoulème, le 3 août 1914.





La Belgique.


C'est le 6 août 1914 que le régiment quitte la ville d'Angoulême. Après avoir passé une quinzaine de jours en Argonne, puis près de la frontière belge, il est engagé en Belgique, où il reçoit le baptême du feu le 21 août à Isel, et le 22 à Grapfontaine (région de Neufchâteau). Le régiment prend part à la retraite de Belgique, où il offre à plusieurs reprises une résistance acharnée. Les ordres de repli successifs, provoqués par la situation générale, causent à chaque fois au 107ème R.I. une déception car l'ennemi qu'il a en face de lui a toujours cédé le terrain en fin de journée et n'a jamais songé à la poursuite.



Pierre BRETON Passe au 14ème Régiment d'Infanterie le 15 août 1914.



Le 14ème Régiment d'Infanterie venait de traverser la Meuse à Souilly. Le 16 août il cantonne le soir à Vaux, où il restera jusqu'au 21 août. La frontière belge est là à quelques kilomètres. A minuit et demi, le 21 août, le Régiment est alerté, il reprend la marche pour passer la frontière vers 13 heures. Sous une pluie furieuse de rage, le régiment arrive à Lambermont, petit village belge, où il cantonne pour en repartir le 22 août par alerte à 2h30.



La Belgique et la Retraite.



Le 22 août l'ennemi est proche. On le signale dans les bois nord de Jehonville. C'est la bataille enfin, à 14 heures, la 1ère compagnie et la section de mitrailleuse débouchent de la lisière nord des bois, qu'elle trouvent inoccupée, se portent sur la crête 453 (un kilomètre sud d'Anloy) où elle surprennent en formation de marche un bataillon allemand. Le combat s'engage et l'ennemi subit tout d'abord de grosses perte, mais renforcé, il occupe aussitôt la lisière sud du village solidement fortifiée par des tranchées couvertes et protégées d'un réseau de fil de fer de trente à quarante mètres de profondeur. Le feu soigneusement repéré à l'avance, d'un ennemi invisible, nous cause des pertes sérieuses. D'ailleurs l'artillerie allemande a pris position à très courte distance et nous recevons vers 15h20 les premiers obus de la journée.

Hachés par le tir excessivement meurtrier d'un ennemi qui déjà se terre, nos fantassins tentent plusieurs assauts, qui tous restent sans résultat. Vers 16 h.20 le mouvement de repli commence. Il nous faut abandonner un champ de bataille d'où l'ennemi n'a pas pu nous chasser.

L'ordre de retraite parvient, c'est la marche vers l'arrière qui commence. Pendant des heures, dans cette nuit affreuse, nous marchons toujours, tandis que les routes sont encombrées d'artillerie, de convois se retirant aussi, et nous arrivons le lendemain vers 15 h.30 à Sachy. Les troupes sont exténuées. Elles viennent de parcourir plus de 70 kilomètres dans l'espace de trente-huit heures et ont pris part à un combat qui a duré six heures.

Le 22 août il nous faut continuer la retraite. Le 26 août, l'ennemi passe la Meuse, à notre suite, près de Rouffy. Dans la nuit, le dispositif est pris pour le forcer au repli. Dès 8 heures, le 27 août l'ordre d'attaquer sur Telonne est donné. La progression se fait lentement en raison d'un tir très meurtrier de mitrailleuses. Telonne est pris vers 11h10, et nos tirailleurs continuent leur progression atteignant la crête au nord. Mais le feu de l'artillerie et de l'infanterie allemande creuse dans nos rangs des vides profonds. Une fois encore, il faudra lâcher le terrain et reculer. Les troupes se retirent dans les directions d'Angecourt pour recommencer à se battre le lendemain 28 devant Haraucourt. La pression de l'infanterie ennemie est plus violente encore que la veille, le feu de son artillerie plus meurtrier. Le combat tourne à notre désavantage, le 14ème se replie tout en luttant.

Le Régiment va suivre maintenant le mouvement de retraite générale ordonnée, par La Besace, Attigny, SaintHilaire-au-Temple, Dosnon, pour refaire face au Nord le 6 septembre 1914, se porter jusqu'à la ferme de la Certine, où il va participer à la victoire de la Marne. Pendant quatre jours, les débris du 14ème vont résister là, sur le champ de bataille de la Certine.

Le moment n'est plus de regarder en arrière !... La lutte est chaque jour plus chaude, l'infanterie allemande plus entreprenante, l'artillerie plus active. Les deux lignes sont distantes de 600 mètres à peine. Les attaques dessinées de part et d'autre sont impitoyablement fauchées. L'une des nôtres menée le 7 septembre ne réussit, pas plus que les précédentes, à atteindre son objectif.

Enfin, vers 16 heures, le 10 septembre, l'ennemi se décroche, bat en retraite. Enfin, c'est l'Allemand qui fuit !...


Le régiment commence aussitôt sa marche en avant, par Vitry-la-Ville, Poix, Saint-Rémy, pour arriver devant Perthes-les- Hurlus attaqué le 15 septembre. Mais cette attaque, contrariée par un tir violent d'artillerie lourde, progresse très péniblement, puis elle est finalement enrayée. Le 14ème est salué au débouché nord des bois des Hurlus par une violente canonnade qui enraye son mouvement et lui fait subir de grosses pertes. Après avoir un instant occupé le village par ses éléments avancés, il est obligé de l'évacuer. Les avant-postes de combat sont établis sur tout le front et les journées suivantes sont employées, chez l'Allemand comme chez nous, à des travaux de fortifications.

Le 26 septembre, au point du jour, l'ennemi pourtant déclenche une attaque générale préparée et soutenue par une action d'artillerie des plus violentes. Les régiments qui défendaient les premières lignes refluent, surpris par la soudaineté et l'impétuosité de l'assaut. Les Allemands sont arrêtés par des feux d'écharpe d'artillerie. Les feux croisés de nos mitrailleuses et nos contre-attaques rétablissent la situation. Au soir, le 14ème a réoccupé partout les anciennes positions.



Champagne.



Mais de part et d'autre, les troupes sont extrêmement fatiguées. Nos reconnaissances se heurtent désormais à un ennemi vigilant et qui se fortifie. Chez nous aussi, on aménage les tranchées. C'est la guerre de position qui commence avec es longues nuits de veille, par le froid, dans la boue, les relèves fatigantes, les journées monotones passées dans l'inaction, d'autres où il faut se battre rageusement, sans trêve, à la grenade, à la baïonnette pour gagner quelques mètres de boyaux.

Pendant les mois d'octobre et de novembre 1914, aucun fait saillant ne se produit. Le régiment se réorganise et, malgré les fatigues résultant de la température, travaille sans relâche, prépare l'approche, marche à la sape et à la mine, se recueille pour les assauts qui, à partir de décembre, vont se répéter presque journellement pour la possession de la côte 200.

La fameuse côte 200 : un enchevêtrement de tranchées que la pluie et la neige transforment en cloaques, un fouillis inextricable de défenses accessoires. Les Allemands qui la baptiseront la Chaudière des Sorciers vont la défendre avec une opiniâtreté remarquable et nous y opposeront leurs meilleures troupes.

Toutes les tentatives faites pendant la journée du 8 décembre renouvelées sans cesse à la faveur de la nuit, se heurtent aux mêmes obstacles, aux mêmes tirs ajustés et nourris, à la même résistance énergique et restent sans succès. Le 20 décembre, une nouvelle attaque ne progresse pas davantage que la précédente. Le 21 décembre, c'est le 1er bataillon qui prend l'opération à son compte et se fait hacher dans les tranchées du Pan-Coupé par le tir de l'artillerie lourde allemande et des minenwerfers extrêmement puissants. Mais ce même bataillon, le lendemain 22 connaît enfin le succès. Bien que soumises à un tir précis et meurtrier de l'artillerie ennemie, au signal donné (16 heures), il se lance à l'assaut. Après une lutte désespérée de l'ennemi, nos fantassins prennent 180 mètres de tranchées, 2 mitrailleuses, 1 projecteur, 8 caisses de dynamite, de nombreuses caisses de munitions et un poste téléphonique. Ils ont fait 2 officiers et 16 soldats prisonniers au cours de cette brillante opération.


Quelques jours à peine de répit et dans la nuit du 7 au 8 janvier, la tranchée « du Saillant 200 » est perdue. Deux compagnies ont rapidement pris leur dispositif d'attaque et, après une courte préparation d'artillerie, sortent au pas de charge pour rétablir quelques instants après la situation. L'effort n'est pas interrompu, de petites opérations vont se répéter sans interruption jusqu'au 16 février 1915, date à laquelle une attaque générale est déclanchée. Les 1er et 2ème bataillons du 14ème en première ligne ont pour objectif les tranchées allemandes. A 9h30, notre artillerie commence un tir de préparation très précis, les mines sautent à 9h55. Au même moment toutes les compagnies du 1er bataillon sortent des tranchées, tandis que les tambours et clairons du régiment battent et sonnent la charge. L'ennemi va s'acharner à reconquérir le terrain perdu, mais les contre attaques furieuses qu'il mène sont toutes brisées. A gauche, le 2ème bataillon n'a pas pu sortir. Sans relâche, pendant quatre jours, il va continuer le combat pour réussir enfin, le 19 février, à entrer dans les tranchées allemandes, qu'il conservera lui aussi.

Chaque jour maintenant la lutte va se poursuivre plus acharnée. Le 16 mars, le régiment mène un assaut des plus meurtriers. Trois fois, ce jour-là, le 1er bataillon tente de s'emparer d'un entonnoir qu'il a ordre d'occuper.

Les troupes sont absolument épuisées par les fatigues qu'elles ont vaillamment endurées au cours d'un hiver rigoureux, dans un secteur non organisé, par cet effort incessant de trois mois, de combats opiniâtres qu'elle ont dû livrer. Effectifs et cadres ont fondu, et le 30 mars 1915, le 17ème Corps d'armée qui est en ligne depuis le début des hostilités et a beaucoup souffert, est remplacé dans son secteur.



Souchez - Arras.



Après avoir passé un mois au repos, le Régiment va prendre en Artois sa part dans l'offensive déclenchée le 9 mai. Il monte en ligne le 13 mai 1915 dans le secteur du Cabaret-Rouge face à Souchez. Pendant quatre jours, sans lâcher un pouce de terrain, les troupes mal abritées dans des tranchées peu profondes, à peine ébauchées, subissent la réaction ennemie, un bombardement effroyable dont la violence ne se ralentit pas un instant. Les pertes sont énormes au cours de ces journées critiques.

Le 25 mai l'ordre est donné d'attaquer les tranchées ennemies du château de Carleul et le cimetière de Souchez. A 12h45 une compagnie, bien que notre préparation d'artillerie ait été mal faite, réussit à progresser de 40 mètres. Une nouvelle préparation d'artillerie n'est pas plus efficace et les unités qui essaient de déboucher sont ramenées dans les tranchées de départ par le feu de mousqueterie et des mitrailleuses. L'opération est reprise le lendemain 26 mai.

A 20 heures, nos compagnies, sortent d'un très bel élan, s'engouffrent dans la ligne ennemie faisant 24 prisonniers dont un officier et s'emparent de 200 mètres de tranchée. Elles assurent la possession immédiate du terrain conquis.

Le mission est donnée d'aller occuper un secteur à l'est d'Arras. Dans la nuit du 7 au 8 juin, le régiment monte en ligne dans le secteur qui s'étend entre la Scarpe et la route de Bailleul. Une nouvelle offensive générale est imminente. Jour et nuit, ne prenant que très peu de repos, à peine relevés de faction, les hommes travaillent à l'aménagement des boyaux et des parallèles de départ.

L'attaque a lieu le 16 juin 1915 par surprise. A 12h15, sans que l'ennemi ait été alerté par une préparation d'artillerie, le régiment d'assaut sort magnifiquement des tranchées et certains éléments pénètrent dans la première ligne allemande. Mais la plupart des hommes pris d'enfilade par une feu très violent de mitrailleuses, arrêtés de front par les réseaux bas en grande partie intacts, refluent vers les parallèles de départ au moment où les premiers renforts allaient sortir des tranchées. Une minute ou deux d'ailleurs après le déclenchement de l'attaque, l'artillerie allemande a ouvert un tir d'une violence extrême sur nos deuxièmes lignes et nos boyaux de communication. Les éléments du 14ème sont cloués sur place.

L'ordre d'arrêter les opérations arrive dans la journée, et jusqu'à la fin juin le Régiment montera une garde vigilante devant ces tranchées puissamment défendues qu'ils n'a pas pu prendre ou garder.



Argonne.



Le régiment relevé fin juin du secteur d'Arras, va consacrer la période de 42 jours de repos qui lui est accordée à l'instruction.

Le 8 juillet 1915 il est transporté en Argonne pour entrer de nouveau en ligne le 11 août dans le secteur de Fontaine- aux-Charmes. L'effort allemand ne s'est pas ralenti un seul instant, sur cette partie de notre front où il veut nous rejeter à la Biesme. Mais toujours les attaques les plus puissantes de l'ennemi ont été arrêtées et le terrain n'a été cédé que pied à pied.

Le secteur est très agité dans ce coin de forêt. Les tranchées adverses sont à 30 mètres à peine de distance, 10 mètres parfois, protégées seulement par une ligne de chevalets de frise qu'on ne peut ni pousser bien loin, ni renforcer : dans le boyau commun, le barrage de sacs qui marque notre frontière est très près, lui aussi, de celui qui cache le guetteur ennemi.

A plusieurs reprises, les 16 et 17 août 1915, l'Allemand sort de ses tranchées et attaque vainement. Toutes ses tentatives sont rapidement refoulées. Nos pertes sont sensibles pendant cette période si agitée.

Le 8 septembre, à 7 heures, l'ennemi commence sa préparation d'artillerie, canons lourds et minen pilonnent nos tranchées, tandis qu'un barrage d'une puissance extrême s'acharne sur nos réserves et que les obus suffoquants gênent davantage nos défenseurs. La ligne de feu est littéralement écrasée, morcelée. Quelques survivants forment de petits groupes sans liaison ni entre eux, ni avec l'arrière. Dès le début du martelage, les lignes téléphoniques ont été coupées et les coureurs ne peuvent plus circuler dans les boyaux effroyablement battus et en partie comblés. La tranchée de soutien elle aussi est bouleversée.

A 10 heures le barrage s'allonge, le bombardement se ralentit et l'assaillant sort des tranchées : on entend une lutte à coups de fusils et de pétards. Mais le 14ème ne peuvent offrir une résistance très sérieuse et nos lignes avancées sont perdues. Mais les réserves, bien que fortement éprouvées, parviennent enfin à contenir l'assaillant et leurs contre-attaques regagnent du terrain. Nos tirailleurs creusent de nouvelles tranchées d'où l'ennemi ne réussit pas à les déloger. Les renforts arrivent : cuisiniers, pionniers, génie ... La situation un moment désespérée se rétablit ; l'adversaire recule même. En fin de journée, il n'a gagné que 300 à 400 mètres de terrain sans atteindre l'objectif qu'il s'était donné.

Le Régiment est fortement éprouvé. En quelques heures il a perdu 21 officiers, presque tous ses gradés, 1.300 hommes. Reconstitué, le régiment remonte bientôt en ligne et se tient prêt à participer à l'offensive générale du 24 septembre 1915 et 1915 s'achève sans autres faits saillants.



Verdun - Souville - Bois de Vaux Châpitre.



Le 26 juin 1916, le 14ème Régiment d'infanterie appelé à défendre Verdun, quitte Maudainville pour se rendre dans la région station de Fleury-Bois de Vaux-Chapitre. La relève, comme toutes celles de Verdun à cette époque, est extrêmement pénible, étant donné le bouleversement inimaginable du terrain, le bombardement incessant des pistes et des ravins. A l'aube, les unités du régiment se trouvent en place.

Le 27 juin, une attaque projetée sur Thiaumont doit être exécutéeafin de reprendre les ruines du village de Fleury. Depuis le matin, de part et d'autre, une canonnade intense est engagée. L'ardeur des Français est doublée par la difficulté même qu'ils ont eu à décrocher un adversaire aussi tenace.

Nous sommes forcés de revenir à notre point de départ et au prix d'un gros sacrifice la contre-attaque atteint-elle pleinement son but.

Les journées suivantes nous laissent un peu de répit. Journellement le fort de Souville, les Tourelles et les abords reçoivent des obus de gros calibre en soulevant d'immenses gerbes de terre et de fumée noire. La crête de Souville semble vomir de la lave.

Dans le courant de la nuit du 8 au 9 juillet, diverses relèves intérieures sont effectuées. A partir du 9 juillet, le bombardement, qui s'est atténué pendant ces quelques jours, reprend avec une intensité croissante. Le régiment a passé douze jours et treize nuits presque sans repos, sans sommeil, se ravitaillant avec peine, en vivres et en eau. Les pertes journalières, quoique moins élevées que celles du 27 juin, sont sensibles.

Le 10 juillet, aux premières lueurs du jour le ravin des Fontaines reçoit des rafales de 77. Puis, l'allure se précipite, les salves deviennent plus nourries, à mesure que le calibre augmente. Les 150 succèdent aux 105. Le terrain où poussait le bois Fumin, le bois de Vaux-Chapitre, les pentes et la crête de Souville, les ruines de Fleury sont abondamment arrosés de projectiles de tous calibres.

Après de vives rafales, vient un peu d'accalmie, puis l'avalanche retombe tantôt plus copieuse sur un point, un peu moins serrée sur un autre. Une fois encore tombe la nuit, qui n'apportera ni repos, ni sommeil, pas plus que le calme. Le bombardement a repris avec intensité et, cette fois, ce sont les gaz qui arrivent.

Le 11 juillet, vers 2 heures, un peu d'accalmie se fait sur le champ de bataille, mais elle est de courte durée. A 3 heures, le feu reprend de plus belle. Nos pertes sont quand même sensibles.

Le régiment ne reçoit toujours pas de renfort. On redoute une deuxième attaque par surprise, sans préparation d'artillerie. Nos effectifs ont terriblement diminué, nous n'avons plus de réserve immédiate. Entre temps, le bombardement a recommencé et on signale des groupes ennemis qui s'infiltrent dans le ravin de Chambitoux. Descendre le glacis en plein jour, à 16 h.30, même en formation diluée, est une opération des plus difficiles. Il devient de plus en plus probable que les Allemands vont recommencer leur attaque. Dans l'après midi, on a vu descendre de Douaumont des unités habillées et équipées de neuf. De notre côté, les effectifs se réduisent de plus en plus. Les hommes n'en peuvent plus, meurent de soif.

Le 12 juillet, vers 4 heures du matin, l'artillerie allemande se réveille et ouvre de violents tirs de barrage. On pressent aisément le prélude d'une nouvelle attaque. Une fusillade éclate vers Fleury. Des avions livrent combat au-dessus du bois de Fumin.

On va contre-attaquer dans la direction de la Chapelle Sainte-Fine et de Fleury pour nous dégager et nous serons relevés. Mais la relève offre de telles difficultés que le jour se lève, le 13 juillet, alors qu'il n'y a qu'un tiers environ de la troupe qui ait pu être relevée.

Le 13 est juillet est employe à contre-attaquer, et donner l'assaut vers Sainte-Fine. Cette contre attaque subit également de fortes pertes, au prix desquelles elle réussit à dégager la route de la Chapelle, à nettoyer les pentes du fort de Souville de quelques éléments ennemis qui s'y maintiennent encore et à gagner un peu de terrain.

Dans la nuit du 13 au 14, les derniers éléments du Régiment sont relevés et regagnent les casernes Marceau où ils se rassemblent.



Régneville - Secteur des étangs.



Quelques jours de repos seulement sont accordés au régiment qui dans la nuit du 21 juillet remonte de nouveau en secteur à Regniéville. Dès notre arrivée, l'ennemi manifeste une très grande activité dans ses travaux, dans ses patrouilles, tandis que son artillerie de tranchée écrase systématiquement nos lignes. Le même harcèlement va continuer jusqu'au 1er septembre où nous allons être attaqués.

L'ennemi bat en même temps avec ses minenwerfers tous les environs du saillant tandis que ses obus pleuvent sur la ligne de dédoublement. Mais notre tir de barrage instantanément déclenché, celui de nos mortiers, le feu meurtriers tiennent l'ennemi en respect et le rejettent dans ses tranchées.

Au lever du jour, nos grenadiers occupent l'entonnoir de la mine, mais sont obligés de l'évacuer sous la persistance des tirs réglés des gros minens allemands.





C'est pendant cette période que Pierre Breton fut blessé, il fut atteint par des éclats d'obus le 27 septembre 1916 à Fleury.

Il fut amputé de la jambe gauche à la suite de plaie pénétrante à l'articulation tibia-tarsienne.

Il décède chez lui, à Peyrat le Château, le 26 juin 1917.